Édito

Un peu plus d’un an que GLOBAL est en ligne. Beaucoup et rien en regard du chemin à parcourir. La somme du travail accompli est néanmoins honorable. L’équipe a prouvé s’il en était besoin sa capacité à produire des dossiers qui éveillent à chaque parution l’intérêt des internautes et aussi de certains de nos confrères qui nous classe dans leurs sources (on l’a vu avec la fraude au bac, les porcs génétiquement modifiés, la géopolitique de Panama, les rats nourris aux OGM ). Il y a aussi les sujets que nous sommes les seuls ou les premiers à avoir traités ou éclairés d’une manière nouvelle (Politique agricole commune, déchets nucléaires, soldes impayées des militaires, spéculation sur les matières premières agricoles, bilan du Grenelle, géopolitique de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes). Bonne tenue aussi de l’espace Rebuts de presse permettant de briser le silence sur les trafics d’ivoire, le front culturel d’extrême-droite, la vigie d’Hippocrate . Satisfecit aussi pour l’originalité - saluée sur les réseaux sociaux- de la case Géopolitique, des Portfolio, de la Minute de botanique, des Jus de crâne. Et la vivacité du Trait de nos dessinateurs. 

Cependant, nous peinons à décoller en fréquentation et plus encore en abonnements. Pour la fréquentation, c’est dû vraisemblablement à nos piètres compétences en terme de marketing et au peu de visibilité qui en découle. Pour les abonnements et les dons nous nous heurtons surtout à la barrière du payant sur le web. A preuve le peu de conversion des lecteurs-trices en abonné-e-s.  Nous butons (et nous ne sommes pas les seuls, toute la presse en ligne est dans ce cas) sur ce qui constitue véritablement un mur : le mur de la gratuité, installée comme une règle, comme un droit, sur le web. C’est fait majeur : le lecteur ne paie pas pour avoir une information. Ou ne paie plus. Par quel bout prendre la question pour trouver une solution ? Pourquoi, l’internaute achète-t-il sans barguigner les marchandises les plus diverses mais qu’il rechigne à payer l’information ? 

Pourtant, chers ami-e-s qui nous lisez, il y a du travail, énormément de travail derrière un article, une enquête, un dossier comme GLOBAL les réalise.  En relayant notre travail, vous nous faites confiance, ce qui nous réjouit mais vous semblez ignorer le labeur qu’il suppose. Aussi, permettez-moi, de rappeler le dangereux travers de cette habitude de venir sur ce site et de repartir l’info sous le bras sans rien payer : celui de trouver un jour le rayon vide. Nous ne remplirons pas les pages de GLOBAL  avec des « infos-marchandises » glanées gratuitement ailleurs et recopiées sans gêne, ni travail journalistique. Nous sommes beaucoup plus qu’un média de plus. Peut-être n’avons-nous pas suffisamment expliqué que nous sommes beaucoup plus qu’un journal: nous créons et défendons chaque jour un espace ouvert à l’information, au politiquement incorrect, à la lutte contre la censure, à lier tout ce qui participe de la mutation de société. Une zone libre de l’information où toute nouvelle a le droit de paraître. Cette détermination est lisible dans notre modèle économique, la construction d’une fondation.

D’un clic, en vous abonnant, vous n’achetez pas seulement de l’information, vous participez de la liberté pérenne d’informer. Gilles Luneau

Sommet des peuples, Rio +20, juin 2011
©Paol gorneg